Je suis charlie

C’est la rentrée !

A vos cartables neufs et autres crayon quatre couleurs, sautillant, clopin clopant (putain j’ai arrêté de fumer c’est un supplice d’écrire « clopant » ), tout guilleret à l’idée de retrouver les bancs de l’école (…ou le fauteuil à roulettes style 1970 de votre tendre bureau). Bon clairement, avouons-le, c’est pas non plus l’extase totale. C’est même carrément la déprime. Mais à l’heure où nous nous enduisons de crème « Eclat soleil » pour maintenir ce qu’il nous reste de bronzage, un tout nouveau gouvernement débarque en sautillant, clopin clopant (j’ai toujours envie de m’allumer une cloooope bordel !), tout guilleret à l’idée d’investir les hautes sphères du pouvoir. Un peu plus enthousiasmant pour eux ? Pas si sûr quand on voit la débâcle qui se joue en boucle sur la scène publique et qui, à force, ne nous étonne même plus.

Sauf qu’un nouveau gouvernement, moi, ça me rappelle les rentrées du lycée. Quand on guettait les nouvelles têtes, que l’idée d’avoir dans sa classe le guitariste-nul en classe-mais super canon  nous mettait en émoi. Bref, un peu de nouveauté suffisait à nous donner envie d’apprendre les verbes irréguliers en anglais.

Et si ça marchait pareil en politique pour une fois ? Bon, faisons le bilan, quel sera celui qui fera vibrer les 15 femmes nommées et les obliger à rendre chaque intervention plus brillante que l’autre pour se faire remarquer ?

Sous vos yeux ébais… Emmanueeeeeeeeel… MACROOOOOOOON ! (Désolée, il n’en fallait pas moins pour LE beau goss du gouvernement). Carrément trop stylé. 36 ans, cheveux aux vent, sourire en coin, costard ajusté, cravate assortie… la totale. Seul hic, pour le côté cancre, dernier de la classe, je gratte ma guitare dans un bar pour me faire de l’argent de poche, c’est pas vraiment ça. Banquier d’affaire chez Rotschild pendant 4 ans après un brillant parcours à Sciences po Paris et l’ENA… il lui manque un quand même un petit côté nonchalant.

Bon, il a quand même un DEA en philosophie, je sais pas vous mais moi ça suffit pour me séduire.

EMMANUEEEEEEEL !

Ami lecteur,

Voilà quelques mois qu’on aurait pu croire que mon âme d’écrivain en herbe se trouva essoufflée et qu’on ne m’y prendrait plus à tailler des costards à nos chers politiques.

Grave erreur. Les sources d’inspiration étant devenues trop nombreuses ces derniers temps, mon cerveau ne sût plus où donner de la tête (mais sua à grandes eaux). Trop occupée à (… euhhh à quoi déjà ? ), je vous délaissai, c’est vrai, mais non sans culpabilité, qui, arrivée à son paroxysme, m’obligea aujourd’hui à reprendre le travail. Prise de remords, je me devais de vous redonner signe de vie, au moins pour la France.

Pendant que je (euuuuh… je quoi déjà…?), il s’en passa des choses, à droite, à gauche, à bâbord, à tribord, dans une houle glaçante.

Côté cour, on apprit que Ségolène avait compris le message de la rigueur, scandé avec aplomb par Manuel Valls devant les clameurs de l’Assemblée Nationale. Une rigueur qui s’appliquerait d’abord, selon l’ex-ex de François Hollande… dans les gardes robes des femmes de son ministère. Fraîchement nommée au Ministère de l’Ecologie, elle régna d’emblée sur ses subordonnées avec aplomb, à croire qu’elle n’eût jamais aussi bien porté son nom. Elle imposa donc, sans scrupule, un dress code des plus stricts, interdisant le port des décolletés au sein des quatre murs de l’Institution. Qu’il est loin le temps où elle levait la main en battant le rythme au son de « Génération Nan Nan », à l’époque où malgré son petit col rond et ses perlouzes, il n’échappât à personne qu’elle tentait seulement un flirt d’adolescente avec un Jamel Debouzze compatissant.

Côté jardin, ce ne fût pas beaucoup mieux. On apprit avec effroi que le bronzage de Madame Balkany ne vienait pas du point soleil de Levallois Perret, mais de quelques séjours dans ses villas non déclarées au fisc (reste à savoir s’il s’agit de St Martin ou Marrakech, l’analyse de son épiderme nous révélera certainement le fin de mot de l’affaire). Elle qu’on voyait souvent dans de jolies tenues taupes ou lin va devoir se refaire une garde robe plus en accord avec le teint vert – jaunâtre qu’elle arbore depuis sa mise en examen. Et avec le million d’euros qu’elle vient de dépenser pour la caution de sa libération, on lui souhaite de trouver des vêtements à sa taille au rayon « Big but beautiful » de chez H&M.

 

Vous voyez, il s’en passa des choses au passé simple pendant cette longue absence. Encore eût-il fallu conclure au présent pour annoncer un futur meilleur ?

 

 

 

 

Finalement, vous parler de dictatures dans les deux derniers billets m’aura presque recollé la nausée. Revenons en à un sujet bien démocratique et aussi bien actuel : les élections municipales qui approchent. Vous l’avez bien compris maintenant (autrement cliquez sur “articles précédents” immédiatement), l’image joue un rôle capital dans la politique et surtout, dans la propagande.

S’il y en a une qui l’a bien compris, c’est Anne Hidalgo, grande favorite à la mairie de Paris. Sur son affiche de campagne, elle présente un sourire radieux, un teint impeccable, des cheveux lavés avec schwarzkopf gliss (laisses tomber pour trouver l’orthographe de la marque, mais j’y tenait pour le côté “glossy glossy”), le sourcil impeccable, et surtout, aucune patte d’oie ni trace de sillon sur le visage. En bref, pas une ride à l’horizon.

Alors forcément, ça se déchaîne sur la toile. “Misère !” scande -t- on, serait elle… photoshopée ?! Photoshop ou pas, moi, ce n’est pas vraiment ce qui m’inquiète. Je me demande plutôt si elle est vraiment parisienne, parce que quand je compare avec mon teint gris et mes cheveux tout ternes, j’ai comme l’impression qu’il y a anguille sous roche et je soupçonne qu’elle y habite vraiment… à Paris.

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mao

Je n’ai pas voulu n’épancher dans mon dernier article, mais saches cher lecteur que ces histoires de dictature me donnent envie d’envahir la planète. Je continue donc dans l’exploration et la découverte du saint despote et de ses petites manies de fashion addict. Je vous ai déjà parlé d’un phénomène politique qui s’est complètement transformé en phénomène de mode ici, c’était sans savoir que ce n’était pas le seul exemple.

Avant que le keffieh de Yasser Arafat ne soit transformé sur les mannequins filiformes de Balanciaga il y a quelques années, le col Mao a aussi connu son heure de gloire. Tout droit sorti de la dynastie chinoise sous le régime de Mao Zedong, le col Mao, éponyme à son plus fervent admirateur, a été démocratisé (pardonnez-moi le terme) par Pierre Cardin, en 1968. Porté sans cravate, dans le respect de la plus pure tradition à l’image du despote, elle est signe d’élégance et de grande classe. Alors que le col Mao aurait pu rester dans les placards des musées de mode (pensons à l’Histoire quand même, merde !), il devient peu à peu… un intemporel. Voilà qu’il fait les beaux jours d’Armani en 2010, et envahi l’esprit des créateurs plus populaires comme Vanessa Bruno (vachement populaire hein ?!) ou Topshop.

Non mais allons-y, pourquoi pas lancer la mode des boutons de manchette Adolf et les slip en éponge Bachar pendant qu’on y est ?!

Tout ça pour dire que mon professeur d’histoire n’a cessé de me le répéter pendant ces longues années de prépa, attention aux anachronismes. Quand chez les Fillon, on montre fièrement qu’on kiffe grave le col Mao (que ce soit Pénélope ou François lui même), qu’on ne s’étonne pas, finalement, de se faire taper sur les doigts. L’Histoire reprend soudain le dessus du chic et l’élégance quand c’est une personnalité politique qui se l’accapare. Ouf ! Tout ça a quand même un sens.  Les faits remontent à 2010, lors d’une sortie avec Nicolas Sarkozy au fort de Brégançon, celui qui était à l’époque Premier Ministre est aperçu vêtu du fameux col. Scandale !

On m’a fait remarqué récemment mon entrain à promouvoir les valeurs de gauche (paix et amour dans ton coeur lecteur), je n’omet donc aucun détail de l’histoire : Jack Lang, en 1985, avait lui-même commis l’erreur impétrante de revêtir la chemise au fameux col lors d’une séance de questions au gouvernement.

La messe est dite !